vendredi 16 décembre 2011

Parole kamikaze

Il dit que c'est de la philosophie
qu'on a pas le temps
qu'on est pas là pour ça.


C'est sortit tout seul, dans un souffle pour une bouffée d'air,
une fuite s'extirpant par la brèche d'un esprit calfeutré.

Et si le langage commercial était l'inverse du langage humain,
lequel tu choisirais ?



Le voilà à rire sans joie
dans une posture grotesque.
Qu'est-ce que tu attendais, Parole,
à te risquer sous les néons
de ce centre coertial
au milieu des boulevards/rayons
où tout est sale
sous les plastiques luisants ?
Il n'y avait que ce mur
sur lequel se ramassent
et puis glissent
dans la fosse oblivionne,
les mots nues.

En vérité tu te fiches
de l'écho des feux éteint
qui ne brillerons plus
pourvue que dans ce cœur
qui est le tient
la danse continue.

Parole kamikaze
au regard résigné et joyeux
lancée à travers les terres inconnues
jusqu'aux taules de l'oublie,
ensembles nous renaissons des vagues
jaillissant sans un bruit.

jeudi 13 octobre 2011

Les atrophiés venimeux

Vois ces jambes fébriles
qui ne portent plus qu'à grand peine.
Celles là même avec lesquelles ils s'est échoué
aux pieds des miroirs tronqués,
où son regard s'est fait chétif à force de lumières molles,
où sa parole s'est faite fictive à trop embrasser le sol.

Quelque part entre un
"C'est la voie"
et un
"Tu dois !"
ses mains ont désapprise à apprendre,
désapprise à saisir la violence,
désapprise encore
caresse
tendresse
et innocence.


Pourriture et décadence
empire rance,
enraciné en pensée
proximité incinérée en conséquence...



éreinté au milieu des labyrinthes de papiers
voici celui qui erre à la poursuite d'un avenir fuyant
et l'attente est son lot.
Des charognards perchés sur des branches d'arbres morts
lui tiennent la dragée haute, même pour les plus sombres des sorts !
et de faux espoirs en paroles fielleuses
dressent aux cabrioles pour cabots imbéciles celui venu porter ses souhaits à leurs pieds;
et embarqué dans ce concours
où ce jury sinistre à l'appel sans recours
l'attend,
puis mesure sans cesse
et enfin juge,
de la robustesse de ses sens
de la soyance de son poil
et du frétillement de sa queue
c'est d'un regard torve qu'il toise un millier de reflets sur les bancs adjacents
et qui s'offrent à ses yeux.






Et l'attente est son lot













et dans cette attente il médite des maux


Des maux bancals
aux cibles fragiles
sur lesquelles se ruent les processions monstrueuses
régit par une sombre envie,
et qu'ils nomment par la suite
"instants de vaillance" aux réunions du dépit.

là où les mains qui ne peuvent atteindre se font gloire de dépouilles d'innocents,
là où siègent les atrophiés venimeux sur des terres à jamais stériles.

mercredi 24 août 2011

le mec luisant la fille plastique et la beauté

Un soir que j'étais à boire une bière en fumant une clope sur un trottoir en face d'un bar (Original, non ?) une fille avec qui j'échangeais des banalités alcoolisées, voulue me faire un compliment qui me fit plutôt l'effet d'une insulte.
Comment en est elle arrivé à me dire ça ? Honnêtement je ne m'en souviens plus et ce n'est pas le plus important, mais toujours est-il qu'à un moment elle me lâche "tu sais qu't'es un beau gosse toi ?" ...
Bon, je vais pas jouer le type insensible au fait qu'on s'intéresse à son corps, surtout que ça arrive rarement et que même si ce n'est pas ce qui m'importe le plus ça fait quand même plaisir de sentir qu'on est aussi autre chose qu'une oreille et une capacité de réflexion.
Mais la forme est aussi importante que le fond, elles sont liées de sorte que quand on dit la même chose en apparence avec des mots différents, ont dit souvent des choses qui le sont réellement.
"Beaux gosse" par exemple ça évoque un tas d'trucs : des gueules sur papier glacé qui fixent comme sur un piédestal le lecteur en lui disant "moi, je suis le pouvoir" et "tu me veux, tu dois me vouloir" à la lectrice; dans le cadre d'un public hétéro, mais ça n'est pas très différent pour les homos sauf que la frontière est plus floue.
Des visages qui semblent ne pouvoir exprimer autre chose que cette séduction à la limite du sadisme, les sourires faux, et ces corps sans trace de vie lisse comme des statues polies. Il y a quelque-chose de dégueulasse dans cette beauté.
Et qu'est-ce que ça veux dire à la fin ce qualificatif enfantin ?
"Belle GOSSE" ? (parce-que les femmes ne sont pas en reste).
Même si on utilise en général ces termes pour des personnes relativement jeunes, ça fait bien longtemps qu'ils n'en sont plus, alors ça vient de quoi ?
Peut-être de ce que tout dans leur attitude ne semble que jeux (de séduction), et du lien entre le jeux et l'enfance avec un rappel à une innocence qui n'est plus... Peut-être.
En tout cas la beauté, outre le fait qu'elle soit subjective, c'est bien autre chose qu'une accumulation de perfections; c'est un ensemble de détails où se mêlent visible et invisible et qui crée cette harmonie radieuse.
Qu'importe la couleur de sa lumière.

samedi 13 août 2011

Incipit

Suivre les mots hors du parcours morne des destinées de l'oubli,
faire sortir le bruit dans le silence de la nuit.