jeudi 13 octobre 2011

Les atrophiés venimeux

Vois ces jambes fébriles
qui ne portent plus qu'à grand peine.
Celles là même avec lesquelles ils s'est échoué
aux pieds des miroirs tronqués,
où son regard s'est fait chétif à force de lumières molles,
où sa parole s'est faite fictive à trop embrasser le sol.

Quelque part entre un
"C'est la voie"
et un
"Tu dois !"
ses mains ont désapprise à apprendre,
désapprise à saisir la violence,
désapprise encore
caresse
tendresse
et innocence.


Pourriture et décadence
empire rance,
enraciné en pensée
proximité incinérée en conséquence...



éreinté au milieu des labyrinthes de papiers
voici celui qui erre à la poursuite d'un avenir fuyant
et l'attente est son lot.
Des charognards perchés sur des branches d'arbres morts
lui tiennent la dragée haute, même pour les plus sombres des sorts !
et de faux espoirs en paroles fielleuses
dressent aux cabrioles pour cabots imbéciles celui venu porter ses souhaits à leurs pieds;
et embarqué dans ce concours
où ce jury sinistre à l'appel sans recours
l'attend,
puis mesure sans cesse
et enfin juge,
de la robustesse de ses sens
de la soyance de son poil
et du frétillement de sa queue
c'est d'un regard torve qu'il toise un millier de reflets sur les bancs adjacents
et qui s'offrent à ses yeux.






Et l'attente est son lot













et dans cette attente il médite des maux


Des maux bancals
aux cibles fragiles
sur lesquelles se ruent les processions monstrueuses
régit par une sombre envie,
et qu'ils nomment par la suite
"instants de vaillance" aux réunions du dépit.

là où les mains qui ne peuvent atteindre se font gloire de dépouilles d'innocents,
là où siègent les atrophiés venimeux sur des terres à jamais stériles.