mercredi 24 août 2011

le mec luisant la fille plastique et la beauté

Un soir que j'étais à boire une bière en fumant une clope sur un trottoir en face d'un bar (Original, non ?) une fille avec qui j'échangeais des banalités alcoolisées, voulue me faire un compliment qui me fit plutôt l'effet d'une insulte.
Comment en est elle arrivé à me dire ça ? Honnêtement je ne m'en souviens plus et ce n'est pas le plus important, mais toujours est-il qu'à un moment elle me lâche "tu sais qu't'es un beau gosse toi ?" ...
Bon, je vais pas jouer le type insensible au fait qu'on s'intéresse à son corps, surtout que ça arrive rarement et que même si ce n'est pas ce qui m'importe le plus ça fait quand même plaisir de sentir qu'on est aussi autre chose qu'une oreille et une capacité de réflexion.
Mais la forme est aussi importante que le fond, elles sont liées de sorte que quand on dit la même chose en apparence avec des mots différents, ont dit souvent des choses qui le sont réellement.
"Beaux gosse" par exemple ça évoque un tas d'trucs : des gueules sur papier glacé qui fixent comme sur un piédestal le lecteur en lui disant "moi, je suis le pouvoir" et "tu me veux, tu dois me vouloir" à la lectrice; dans le cadre d'un public hétéro, mais ça n'est pas très différent pour les homos sauf que la frontière est plus floue.
Des visages qui semblent ne pouvoir exprimer autre chose que cette séduction à la limite du sadisme, les sourires faux, et ces corps sans trace de vie lisse comme des statues polies. Il y a quelque-chose de dégueulasse dans cette beauté.
Et qu'est-ce que ça veux dire à la fin ce qualificatif enfantin ?
"Belle GOSSE" ? (parce-que les femmes ne sont pas en reste).
Même si on utilise en général ces termes pour des personnes relativement jeunes, ça fait bien longtemps qu'ils n'en sont plus, alors ça vient de quoi ?
Peut-être de ce que tout dans leur attitude ne semble que jeux (de séduction), et du lien entre le jeux et l'enfance avec un rappel à une innocence qui n'est plus... Peut-être.
En tout cas la beauté, outre le fait qu'elle soit subjective, c'est bien autre chose qu'une accumulation de perfections; c'est un ensemble de détails où se mêlent visible et invisible et qui crée cette harmonie radieuse.
Qu'importe la couleur de sa lumière.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

« Katherine, la femme de Winston, “had not a thought in her head that was not a slogan” (“n’avait en tête aucune pensée qui ne soit pas un slogan”, p. 69) — c’est-à-dire, une collocation de mots et de pensées préemballée par le Parti. En réduisant le nombre de mots et de leurs collocations possibles, le Parti limite strictement la possibilité de pensée originale, fondée soit sur l’observation empirique, soit sur le raisonnement individuel » John E. Joseph, professeur à l’université d’Edimbourg, à propos de 1984.